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Élisabeth Borne à l'Élysée le 5 octobre 2022. (LUDOVIC MARIN / AFP)
Élisabeth Borne a présenté lundi sa démission à Emmanuel Macron, qui l'a acceptée. Les réactions n'ont pas tardé, de la majorité aux oppositions.
Après 602 jours passés à la tête du gouvernement, la Première ministre Élisabeth Borne a remis sa démission lundi 8 janvier, qu'Emmanuel Macron a acceptée. Dans sa lettre de démission, que franceinfo a pu consulter, Élisabeth Borne "rend hommage" à "l'action des ministres" grâce à qui elle s'est "attelée à faire adopter, dans des conditions inédites au Parlement, [...] la réforme des retraites, la loi relative à l'immigration et plus de cinquante lois". Sur X, le chef de l'État a salué son "travail au service de notre Nation [qui] a été chaque jour exemplaire" et lui dit "de tout cœur, merci". De gauche à droite, les oppositions critiquent, elles, le bilan de la désormais ex-Première ministre.
Au sein de la majorité, l'ex-cheffe du gouvernement félicitée pour son action
Ses anciens collaborateurs lui tissent des éloges. Clément Beaune, ministre des Transports, l'a remerciée sur X pour son "courage" et ses "convictions". Toujours sur X, Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, s'est dit "fier d’être ministre dans son Gouvernement". Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique a posté un simple "Merci" accompagné d'une photo avec Élisabeth Borne. La ministre des Sports Amélie Oudéa Castera a salué "une cheffe d’équipe déterminée et une capitaine exemplaire" et s'est dite "honorée de travailler à [ses] côtés".
"Difficile de mettre quelques mots sur une aventure humaine et politique aussi intense. Mais travailler auprès d’Elisabeth Borne fut un honneur", a quant à lui réagi sur X l'ex-ministre de la Santé Aurélien Rousseau. De son côté, Renaissance, le parti d'Emmanuel Macron, a salué sur les réseaux sociaux son action "durant 20 mois comme Première ministre, Élisabeth Borne a mené une politique ambitieuse et courageuse de transformation de notre pays". "Ça a été compliqué, elle a été bousculée, mais elle a fait le job", a reconnu sur franceinfo le député Renaissance Patrick Vignal, qui a aussi dénoncé les réactions des oppositions, sans "aucune réflexion ni hauteur".
À gauche, Élisabeth Borne accusée d'avoir "amoché" la démocratie
La gauche menace d'une motion de censure et critique son action. "Après le licenciement par mail, Emmanuel Macron invente le licenciement par tweet", a écrit Olivier Faure, premier secrétaire du PS, sur X, en référence au message du chef de l'État sur son compte X pour remercier Élisabeth Borne. Sur franceinfo, le député PS a également fustigé "le bilan accablant" de la cheffe du gouvernement.
Pour Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale : "Borne a démissionné, laissant derrière elle 23 49.3 et une démocratie salement amochée", a t-elle écrit sur X. La députée réclame un vote de confiance au Parlement pour son remplaçant à Matignon et prévient que son groupe déposera une motion de censure si ce n'est pas le cas. "Son bilan est très mauvais", a pour sa part réagi le député LFI Éric Coquerel sur franceinfo.
Cyrielle Châtelain, présidente du groupe écologiste à l'Assemblée, a, elle, dit avoir le sentiment "d'une longue perdition". "C'est un grand sentiment d'échec", a-t-elle assuré sur franceinfo. Enfin Sandrine Roussau a regretté, toujours sur le réseau social X, le "gâchis inouï qu’a été la loi immigration. La Première ministre a vendu son âme pour garder son poste. Elle n’a plus aujourd’hui, ni l’un, ni l’autre."
À droite, les qualités d'Élisabeth Borne soulignées
Du côté de la droite, Éric Ciotti, le président des Républicains a reconnu sur X avoir "apprécié la rigueur et l’honnêteté intellectuelle d’Élisabeth Borne", "malgré nos différences importantes". "Dans bien des circonstances, elle a eu le courage que d’autres n’ont pas eu. Elle fut pour moi une interlocutrice de qualité", a ajouté le député des Alpes-Maritimes.
Pour Bruno Retailleau, le président du groupe LR au Sénat, Élisabeth Borne "incarnait une certaine droiture au milieu des fluctuations de l’En même temps". "Nous n’avions pas les mêmes convictions mais j’ai apprécié chez Elisabeth Borne une franchise dans nos échanges, un sens élevé de l’Etat et un vrai courage dans un contexte politique compliqué", a réagi le sénateur LR de Vendée.
La présidente LR de la région Île-de-France Valérie Pécresse a pour sa part salué une Première ministre qui a "su incarner avec dignité et courage le pouvoir au féminin". "Elle a trouvé le chemin d’un accord pour financer les transports franciliens", a-t-elle estimé.
À l'extrême droite, l'ex-Première ministre se voit reprocher sa réforme des retraites et ses 49-3
Le Rassemblement national ne mâche pas ses mots. Sébastien Chenu, vice-président du RN et vice-président de l'Assemblée nationale, a ironisé sur son compte X : "Donc Élisabeth Borne ne dépassera pas le record de 49.3. Elle était pourtant bien partie". "On ne lui dit pas merci parce que laisser le pays dans cet état-là, ce n'est pas glorieux (...) Les comptes publics sont dégradés, le chômage remonte, sur l'écologie dont elle avait la responsabilité, qu'a-t-elle fait ?", a-t-il demandé sur franceinfo.
Pour Laure Lavalette, députée RN et porte-parole du groupe à l'Assemblée nationale, "une réforme des retraites injuste et deux douzaines de 49.3. Voilà ce que l’Histoire retiendra du gouvernement Borne", a-t-elle écrit sur X. "Ce jeu de chaises musicales n’intéresse personne. Il faut maintenant un changement de politique concret pour changer la vie des Français", a-t-elle complété.
Source: Franceinfo
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